FORUM FECADAMES / A. BIKINDOU
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On a disputé aujourd’hui, à Hardenberg, dans le cadre du championnat mondial individuel, les parties constitutives de la onzième ronde. Sept parties ont donné lieu à un jeu égal : Scholma – Amrillayev ; Akker – Anikiev ; Bâh – Georgiev ; Pierre – Misans ; Thijssen – Tchizov ; Michalchenka – Valneris ; Ndjofang – Otgonbayar. Trois parties se sont soldées par une victoire ou une défaite, comme on voudra : Podolski – Lagoda, 2-0 ; Samb – Domchev, 2-0 ; Kouogueu – Schwarzman, 0-2. Ces résultats contribuent à modifier le classement général, sans toutefois le bouleverser. Ainsi l’Allemand Mark Podolski et le Russe Alexander Schwarzman, grâce à leurs victoires respectivement devant Yuryi Lagoda et Léopold Kouogueu, restent en tête du championnat : ils possédent désormais 15 points chacun. Le Russe Alexei Tchizov, par rapport à eux, marque un léger recul : sa remise avec le Néerlandais Kess Thijssen aujourd’hui fait que maintenant, avec 14 points, il accuse un retard d’un point sur les deux leaders. Pour n’avoir pas gagné aujourd’hui, le Russe Alexander Georgiev et le Néerlandais Auke Scholma, auteurs d’une remise chacun, se situent maintenant à deux points de Schwarzman et de Podolski. Ils sont rejoints par Ndiaga Samb, qui a enregistré une victoire au détriment d’Alekjev Domchev. On peut donc dire, au terme des parties de la onzième ronde, que six concurrents mènent la danse : Schwarzman, Podolski, Tchizov, Scholma, Georgiev, Samb. Les deux premiers cités possèdent chacun 15 points ; le troisième cité a 14 points ; les trois derniers cités totalisent individuellement 13 points. La victoire finale se disputera certainement entre ces six joueurs, lesquels, indéniablement, paraissent techniquement plus forts que les autres concurrents. Le Camerounais Jean-Marc Ndjofang, le Néerlandais Jeroen van den Akker et le Russe Murodullo Amrillayev possèdent chacun 12 points. On peut sans risque avancer, en tenant compte des parties qu’il reste à disputer, qu’aucun de ces trois joueurs ne peut plus jouer un rôle fondamental dans le championnat. Le Camerounais Léopold Kouogueu, l’Ukrainien Iurii Anikiev, le Letton Roberts Misans et le Lithuanien Alekjev Domchev enregistrent chacun 11 points. Les parties de Ndiaga Samb, d’Alexander Schwarzman et de Mark Podolski, aujourd’hui, ont présenté des visages contrastés. Il faut dire que la victoire de Samb face à Domchev a été le résultat d’une énorme faute monumentale commise par ce dernier au 50ème temps. Il est tentant d’expliquer cette faute par un problème de vue éventuellement rencontrée par Domchev ou, tout simplement, par une écrasante fatigue physique subie par lui. La partie entre Samb et Domchev doit donc être oubliée, car l’esprit ne peut se satisfaire d’un succès remporté sans y avoir vraiment contribué soi-même. Alexander Schwarzman a défait Léopold Kouogueu à l’occasion d’une partie émaillée, de la part de ce dernier, d’un grand nombre de jeux approximatifs. Kouogueu a certainement disputé aujourd’hui sa plus mauvaise partie internationale depuis 2001. Si on met l’accent sur ce point, c’est parce qu’on sait que Kouogueu est, intrinsèquement, un damiste de tout premier plan au niveau international. On peut regretter qu’il ait, aujourd’hui, cherché à tout prix à épouser l’offre de la structure de l’encerclement Weiss, faite par Schwarzman. Kouogueu a répondu positivement à cette offre non sans quelque naïveté. En fait, il a souvent mal mesuré les risques auxquels, en tant qu’emprunteur de la posture de celui qui enchaîne, il pouvait immanquablement s’exposer. Ainsi, au 5ème temps, on s’est étonné du choix du jeu 41-36, alors que la variante 31-27 présentait plus d’intérêt dans la perspective du maintien par Kouogueu de sa posture initiale ; au 7ème temps, au regard de la même perspective, le jeu 33-28 décidé par le Camerounais a tout simplement été une erreur, car c’est la variante 46-41 qui aurait dû être privilégiée ; au 10ème temps, la prise 26x17 effectuée par Kouogueu a été mauvaise, la variante de la prise 26x37 étant bien meilleure. Ce n’est pas seulement dans le contexte de la structure de l’enchaînement Weiss que Kouogueu a manqué d’inspiration. En effet, il a aussi fait des choix contestables une fois que la partie s’est engagée dans une structure pré-classique. On en veut pour preuve le choix du jeu 33-28 effectué par lui au 14ème temps, alors que la variante 46-41 ou la variante 50-44 s’imposaient indiscutablement ; on peut également relever que le jeu 34-30 décidé par Kouogueu au 16ème temps a été moins intéressant que la variante 49-44 ; enfin on peut discuter l’option 40-34 prise au 25ème temps. Après cette option, Schwarzman a fait, sur la base du jeu 17-22, un intelligent pionnage, à l’issue duquel il s’est retrouvé avec un avantage conséquent. Postérieurement à ce pionnage de Schwarzman, Kouogueu a commis d’autres erreurs d’appréciation. Ainsi, au 30ème temps, il a retenu le jeu 50-45, plutôt que la variante 40-34 ; de même, au 34ème temps, il a, sur la base du jeu 33-29, décidé un désavantageux échange de trois pions, délaissant l’intéressante mais nerveuse variante 49-44. A cause de tous ces jugements, Kouogueu s’est, au 48ème temps, retrouvé avec une position extrêmement difficile. Pourtant, on peut soutenir que, au 49ème temps, son jeu 37-31 aurait dû être exclu au profit de la variante 49-43, tout en étant conscient que Schwarzman aurait toujours ainsi conservé un avantage important. Mark Podolski a vaincu Yuriy Lagoda à la faveur d’une partie ouverte extrêmement délicate. L’Allemand a développé un jeu ambitieux, axé fondamentalement sur l’exploitation de la lourdeur et de la faiblesse de l’aile droite de Lagoda. Mais celui-ci, par ses erreurs de jugement, lui a sans doute facilité les choses. Ainsi, au 21ème il a raté l’occasion d’amorcer irréversiblement un processus de rééquilibrage de la partie. En effet, il a choisi un pionnage inutile sur la base du jeu 18-23, plutôt que l’efficace pionnage induite par la variante 17-22. Le jeu 13-19 décidé par Lagoda au 25ème temps est une autre faute, la variante 17-21 étant alors meilleure ; de même le choix du jeu 14-20 au 28ème temps a été mauvais ; on regrette aussi qu’au 31ème temps il n’ait pas fait directement la lunette du jeu 23-29. Demain, se disputeront les parties de la douzième ronde. L’opposition entre Alexei Tchizov et Mark Podolski en constituera sans conteste le moment le plus fort. Le Russe se doit de faire plier l’Allemand, s’il veut continuer à nourrir sérieusement un espoir de victoire finale. Pour ce dernier, la partie de demain sera certainement l’occasion de prouver que son parcours depuis le début du championnat est la preuve de sa solidité. Autant dire que cette partie sera âprement disputée. Alexander Georgiev jouera contre Léopold Kouogueu. On peut facilement supposer que le Russe visera absolument une victoire afin de ne pas trop laisser le champ libre aux leaders. La partie entre Alexander Schwarzman et Jean-Marc Ndjofang, également prévue au titre de la douzième ronde, promet une belle bataille. Guntis Valneris, quant à lui, essayera demain de signer sa première victoire dans le championnat lors de sa partie contre Auke Scholma ; mais celui-ci, fort de sa forte position au sein du classement général, ne se laissera, sûrement, pas faire. Ndiaga Samb disputera demain une partie théoriquement moins difficile que toutes celles qu’on vient de mentionner. En effet son adversaire sera Mirodullo Amrilayev. On peut donc imaginer qu’il cherchera à tout prix à enlever sa partie.
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