http://www.walf.sn/contributions/suite. ... _art=17373
En jeu de dame,
Me Wade est-il plus méritant que Gmi Baba Sy ?
Le Sénégal accueillant la “Coupe du monde des jeux de dames du 8 au 27 mars 2005â€?. Vous dites bien portant le nom de Me Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal… Délectable révélation, double de surcroît, que celle du chroniqueur signant en rubrique “Sportsâ€? du quotidien dakarois Wal Fadjri, suffisamment ànotre goût en tous cas, pour susciter, de notre part, le questionnement ci-après, délibérément enrobé d'un rien d'impertinence irrévérencieuse.
"Dakar abritera, du 8 au 21 mars 2005, la coupe du monde des nations de jeux de dames qui porte le nom de Me Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal", proclame tout de go le premier paragraphe du texte. Nu waxa ti ko nak : Leuk bu leekee alom na ko geerum e Thioy ! Te nak Mag xam lu nu ka waxul ha laa Xale di ci dug al kadd om ! Si déjà, en 1984, le Sénégal a accueilli la même coupe une première fois, on chercherait vainement trace aujourd'hui d'un quelconque maquis national àun certain Grand maître international Baba Sy, au regard de son immense contribution àl'historiographie d'une discipline àlaquelle il aura tant sacrifié. Merveilleux pays donc que le nôtre, où l'on peut naître, grandir, s'épanouir, en faire rayonner l'image aux quatre coins du globe en hissant les couleurs aussi haut que permis, pour un rien en retour ni dans les cÅ“urs ni dans les esprits, au motif d'être inconvertible en dividendes politiques immédiats ! Voire !
Comment, en effet, interpréter la trouvaille géniale de cet esprit malicieux qui sera parvenu àressusciter feu Ndiaye Diouf, père du prédécesseur de Me Wade, pour l’instrumentaliser àdessein via la personne de sa bru Elisabeth Diouf, alors Première dame de la République, enterrant du même coup (de valet ou de balais ?) une seconde fois le Grand maître international Baba Sy, champion du monde ? Que faudrait-il conclure, face àde tels gestes, àtels actes ? Les dirigeants de la Fmjd, de 1963 ànos jours, ont-ils jamais cherché répondre àla question ? Aiguillonné par une interview du président, néerlandais àl'époque, de la Fédération mondiale du jeu de dames, de retour dans son pays après un séminaire atelier àDakar, je m'étais empressé de le rencontrer pour l'entretenir de l'idée, àce jour présente tant dans mon cÅ“ur que dans mon esprit, de création d'une Fondation internationale Baba Sy. La mission première d'une telle fondation ? Mettre sur pied une Académie mondiale du jeu de dames, échecs et yooté ouverte, dès le jeune âge, àdes filles et garçons brillants àl'école par ailleurs et qui seraient tout naturellement stimulés àdécouvrir d'autres activités de haute et fine stratégie aux côtés des billes qu'ils affectionnent d'instinct. Pour rendre la proposition plus attrayante encore, mais aussi pour piéger toute velléité de rejet, sinon de résistance, j'offris même de mettre un terrain d'accueil àdisposition sur le versant ouest de la dorsale de Diass. A Sébikhotane bien entendu, disons-le tout haut ! inrerlocuteur àune telle idée sera confirmée de courriers électroniques, notamment les préalables et modalités pratiques àconsidérer : son endossement formel par voie d'une requête officielle ouvrant le ban.
Mais ô ! miracle, voilàqu'une délégation sénégalaise était attendue aux Pays-Bas où elle venait participer àun tournoi international de très haut niveau. Restait seulement àprocéder àun brain storming àtrois pour mieux cerner le filon assurément riche de promesses réalistes ! Et ô "re-mais". La salutation brève comme bref le contact oculaire, bannissant toute chaleur humaine et tout tact primaire de son visage mué en un écran hermétique évoquant cet autre dicton sénégalais, “kanam du kaaso waante…â€? Le président de la Fédération nationale sénégalaise du jeu de dames, en coq dressé sur ses ergots crête rouge aux vents, infligera d'entrée de jeu un cinglant échec et mat àl'enthousiasme de notre hôte néerlandais tout autant qu'au mien.
Manifestement, une clarification était de rigueur ! Elle interviendra àDakar un peu plus d'une année plus tard par le biais de la retransmission radiophonique de la cérémonie d'installation, au stade Léopold Sédar Senghor, d'une soi-disant Académie Ndiaye Diouf de jeu de dames, “initiative fortement saluée du président de la Fédération nationaleâ€?. "Saac ndende yomb na waan tejào kay tegg ?" Pour cause évidente d'inharmonie politique anticipée, académie et initiateur, surpris il faut le croire par la déferlante de l'Alternance, prendront le chemin des oubliettes sans demander leurs restes !
De son état, un homme de justice, réputé d'équité par osmose voulue, serait-ce outrecuidant sinon trop osé, trop tard aussi par rapport àun calendrier élaboré de longue date, de proposer ce qui suit àMe Abdoulaye Wade. Certes, Maître, vous avez déjàaccepté l’effort de la Fmjd, d'associer votre nom-même àcette deuxième Coupe du monde de jeu de dames en terre africaine du Sénégal. Vous aura-t-on, auparavant, mentionné la personne de votre compatriote pur pion Baba Sy, Grand maître international, champion du monde, un Jambaar sans grade autre que ceux-làacquis de haute lutte, immortalisé d'aucun monument, d'aucune plaque au coin d'aucune rue, d'aucune mention au milieu d'aucune place publique ou d'aucun quelconque carrefour, sur aucun timbre-poste ni aucun cahier d'écolier... ? Aucune distinction, posthume sans autre possibilité désormais, dans aucun de nos augustes ordres nationaux, celui du Lion ou du Mérite ?
Des centaines de siècles plus tôt et des milliers de lieux au sud de la Méditerranée, si l'actuel Premier citoyen de la ville de Thiès renvoie d'image àl’infortuné surintendant des Finances de Louis XIV, c'est que toute visite de la Capitale du Rail, telle celle que j'ai effectuée sur les lieux pour apprécier sur pièce, renvoie d'imagination àcelle du Roi-Soleil au Château de Vaux-le-Vicomte, l'ancêtre de Versailles. Il y a surtout le message subliminal que dégage chaque détour, révélant un Visionnaire authentique étayé d'un bâtisseur d'avenir véritable, un Haussmann africain pourrait-on dire.
Un tel visionnaire bâtisseur d'avenir pourrait-il se laisser convaincre d'ériger un monument au Gmi Baba Sy, bien en vue quelque part dans la Ville nouvelle annoncée aux flancs de l'ancienne ?
Un tel Visionnaire bâtisseur d'avenir, si d'aventure l'idée lui venait àl'esprit de mettre un manuel de civisme entre les mains des enfants des écoles de sa commune érigée en Pépinière nationale de stratèges potentiels du développement, notre compatriote serait-il de la partie ? Ou alors, ô ! cher Niamagne, cette phraséologie bien alambiquée ressortirait-elle de ce si savoureux et fort pittoresque dicton si souvent entendu de ta bouche : "Sénégalais dafa gem ne man naa wax be cinam saf yaap te du rey dara !"
"Génie àl'état pur", qui donc, àBamako voici un quart de siècle, ouvrait le gotha du jeu de dames au continent africain et le continent africain au gotha du jeu de dames, par tournoi international interposé suivi en la même année 1980 d'un championnat mondial en lever de rideau sur l'inéluctable création d'une Confédération africaine de la discipline ? Confédération de dix drapeaux nationaux àce jour - celui de l'Afrique du Sud, du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo, de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal, et de la Gambie, un onzième drapeau, celui du Liban, représentant les expatriés de ce pays.
Baba Sy, Amsterdam, 1 janvier 1960
http://fmjd.org/bb/viewtopic.php?t=709&start=0
A son corps défendant la Fmjd, comme appréhensive d'une facétie de l'histoire, s'est rattrapée en partie en consacrant désormais un site des plus riches d'images sur Internet au Gmi africain Baba Sy. Un site consacré àBaba Sy sur internet disions-nous, mais non pas le seul hommage si l'on inclut l'élogieuse biographie technique, riche de tous les temps forts et hauts faits de la saga du Maître revisitée, par ce biais, par son pupil néerlandais Ton Sijbrands...
Un pupil que la patrie du mentor gagnerait même àadopter, d'une distinction dans l'Ordre national du Lion ou dans l'Ordre national du Mérite.
Mythique, et virtuel Baba Sy ! Comment, ignorant ce pan de l'histoire du Sénégal [encore que l'histoire se réduise toujours àla seule version du vainqueur !] pourrait-on jouer d'une quelconque innocence silencieuse face àl'ampleur de la monumentale forfaiture annoncée ? Comment s'ajouter d'un écot de complicité àceux-làd'avance peu marris de voir le Premier des Sénégalais ensevelissant l'un des siens et non des moins méritoires enveloppé d'opprobre au nom d'un calendrier politique quelconque ? En arrêt sur image, voilàque notre vidéothèque intérieure s'attarde sur celle d'un Léopold Sédar Senghor, peu après son adresse devant la grand-messe de la Négritude convoquée àgrands frais par ses soins.
Répondant, tout confus, àl'interpellation vitupératrice d'un jeune intellectuel nigérien, voilàdonc Senghor de devoir admettre la mort dans l'âme, qu'àl'instant où était prononcé son nom, il ignorait encore l'existence d'Edward Wilmott Blyden, l'une des plus grandes figures de la diaspora, qu'on lui reprochait d'avoir omis de mentionner dans son discours d'ouverture.
Grand maître international, champion du monde millésime 1963, Baba Sy, partagerait-il le même sort, lui qui devra attendre vingt trois ans, quasiment un quart de siècle, dont près d'une décennie après sa disparition en 1986, avant d'obtenir homologation, d'une mention claire et nette sur les Annales de la Fmjd, de sa victoire sur Iser Kuperman par forfait du champion soviétique. Ãâ€